La gynécologie, une discipline pas comme les autres
29 octobre 2015
La gynécologie, une discipline pas comme les autres
Depuis un an, #payetonuterus rassemblent des témoignages stupéfiants de femmes, nombreuses, qui donnent à voir combien la gynécologie est une discipline sensible où les mots, les maladresses, le manque de tact ou encore la banalisation des actes diagnostics peuvent agir comme des atteintes à la dignité.
La gynécologie n’est pas une discipline comme les autres
Le rapport qu’ont les femmes avec leurs gynécologues relève de l’intime. Une bonne consultation repose à la fois sur des récits de vie parfois gênants à relater, quand ils ne sont pas traumatisants, et des actes diagnostics intrusifs, parfois douloureux.
Pourtant, les femmes ont intérêt à se soumettre aux exigences de l’exercice car on sait combien il est important pour les jeunes comme pour les moins jeunes, pour dépister des risques de cancer notamment.
On ne dira jamais assez combien l’accès aux gynécologues doit, pour cette raison, être facilité, d’un point de vue géographique et financier.
Mais ce qui n’est sans doute pas assez pris en considération, c’est l’appréhension des jeunes filles et des femmes de devoir s’arranger avec leur pudeur et leurs complexes avec un professionnel de santé.
Plus sensible encore que le vagin, les femmes elles-mêmes !
Rappelons-nous du récent scandale des touchés vaginaux pratiqués sur des femmes endormies sans leur consentement, révélé dans la presse début 2015… Pour ne pas faire mal, on faisait juste comme si l’organe n’appartenait pas à une femme dotée d’une sensibilité.
Cette affaire, grave au regard de la violation des droits des patientes, a contribué à rompre en partie la confiance des femmes déjà nombreuses à être dans l’inconfort avec leurs gynécologues.
Si le Collège des gynécologues-obstétriciens du Conseil national de l'ordre des Médecins n'a en tout cas jamais signalé de dérive particulière, la vague de messages publiés sur les réseaux sociaux interpelle la profession et on espère qu’il pourra contribuer à améliorer de ce point de vue la qualité des échanges entre les gynécologues et leurs patientes.
La déferlante médiatique met-elle en doute le travail de l’Ordre des Médecins ?
Alors que la rumeur s’emballe sur les réseaux sociaux, il semblerait que l'Ordre des Médecins et son Collèges gynécologues obstétriciens n’ait jamais été saisi de signalements de dérives. A peine une plainte par an !
Si les instances disciplinaires ne sont celles vers lesquelles se tournent les plaignantes, c’est sans doute parce qu’elles sont jugées inopérantes du point de vue des femmes qui comptent davantage sur une mobilisation spontanée et communautaire.
L’auto-saisine de l’Ordre n’est cependant pas interdite !
