« Pour que les malades aient voix au chapitre » © Est Républicain
06.01.13 à 05h00
PIERRE LAHALLE-GRAVIER
Qu’y a-t-il derrière le sigle CISS ?
Le Collectif inter-associatif sur la santé en Lorraine, comme son nom l’indique, est un collectif qui regroupe quarante associations d’usagers du service de la santé. Cela va des paralysés aux sourds et malentendants en passant par les myopathes. Mais il y a aussi des associations familiales ou de consommateurs. Nous représentons 22.000 cotisants en Lorraine.
Quel est votre rôle ?
Représenter les patients dans l’exercice de la démocratie sanitaire. Jusqu’à la fin du XXe siècle, on entrait à l’hôpital et on décidait pour vous ce qui vous arrivait.
Mais à partir des années 70, des associations en ont eu assez que l’on traite les malades comme des objets et elles ont mis la pression pour qu’ils aient aussi voix au chapitre, pour que la démocratie soit aussi exercée à l’intérieur du système de santé. Ce qui est arrivé à partir de 2002. Une série de lois et de textes réglementaires ont permis aux patients d’être représenté dans tous les organes de décision et de gestion du système de santé en France.
La mission de notre collectif est de former les représentants des malades et de coordonner leur travail.
Que pensez-vous de la signature, il y a quelques jours, d’un contrat local de santé entre le Grand Nancy, la préfecture et l’agence régionale de la santé ?
Ce contrat prévoit une cinquantaine d’actions communes sur les trois ans destinées à des publics fragiles ou ciblés. Le fait que trois institutions publiques coordonnent leurs actions va dans le bons sens.
L’exemple type est celui du SDF malade. Une institution gère l’hébergement d’urgence et une autre les soins. Sans forcément qu’il y ait de liaison. Conséquence : le SDF retourne souvent sous les ponts à sa sortie de l’hôpital et tombe de nouveau malade. Ce n’est qu’un exemple mais la coordination doit permettre d’éviter ça. C’est donc une bonne chose. Et le fait que nous ayons pu donner notre avis lors l’élaboration du plan local, que nous soyons traités comme des partenaires, est encore mieux.
Propos recueillis par C.G.
