Création d'un Observatoire du suicide
10 septembre 2013
Création d’un Observatoire du suicide
Ce mardi 10 septembre 2013, à l’occasion de la journée internationale de prévention du suicide, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a installé l’Observatoire national du suicide.
Il faut dire qu’avec plus de 10 000 morts par an (et 220 000 tentatives de suicide), la France affiche l'un des taux les plus élevés de suicides en Europe.
Même si « le nombre de décès dus au suicide a diminué de 20 % en 25 ans sur la population générale et de 50 % chez les 15-24 ans », souligne le Conseil économique, social et environnemental (CESE), dans un avis [1] présenté le 12 février 2013, « malgré cette évolution encourageante, le taux de suicide en France - 14,7 pour 100 000 habitants en 2010 - reste élevé au regard de la moyenne européenne, qui est de 10,2 pour 100 000 habitants ».
La France devance effectivement de loin ses voisins, l'Italie (5,4), l'Espagne (5,8), la Grande-Bretagne (6,6), l'Allemagne (9,9) ou encore la Suisse (11,1).
En 2011, 44 spécialistes signaient une tribune commune dans le quotidien Libération pour réclamer la création d’un Observatoire des suicides, à l’initiative du professeur de médecine légale Michel Debout et de Jean-Claude Delgènes, directeur du cabinet Technologia - spécialisé dans la prévention des risques professionnels. L’annonce de la création de ce laboratoire a donc été accueillie avec satisfaction par les professionnels et les associations.
Face à ce constat, la ministre de la Santé annonçait en février dernier la mise en place d’une politique de prévention articulée autour de cinq priorités, reprenant la plupart des propositions du CESE. La première priorité, c’était la création d’un observatoire national du suicide, outil de connaissances et d’aide à la décision.
Le nouvel Observatoire aura « pour mission d'améliorer la connaissance des mécanismes conduisant aux suicides et de mieux coordonner et exploiter les différentes données existantes. Il devra également évaluer les politiques publiques de lutte contre le suicide, et produire des recommandations, particulièrement dans le champ de la prévention » précise le ministère.
L’Observatoire, présidé par Marisol Touraine, réunira deux fois par an les représentants de sept ministères concernés, des acteurs institutionnels (opérateurs de l'Etat et caisses d’assurance maladie), des parlementaires, ainsi que des chercheurs, des professionnels de santé de diverses disciplines, des personnalités qualifiées et des représentants d'associations. Il établira un rapport annuel qui «s'attachera à établir chaque année un focus thématique ».
La Ministre a rappelée que Madame Michèle Delaunay a missionné la Commission nationale pour la Bientraitance et les droits des personnes âgées (CNBD) pour élaborer une analyse et des propositions d'action sur le suicide des personnes âgées. Le 8 octobre prochain, Michèle Delaunay recevra des propositions pour un prochain plan d’action de prévention du suicide des âgés.
Le CISS est membre de l’Observatoire et du CNBD.
[1] Avis du CESE : « Le suicide : plaidoyer pour une prévention active »