Déserts médicaux : vers un encadrement de l'installation ?!
04 novembre 2015
Déserts médicaux : vers un encadrement de l'installation ?!
Journée CISS-Fnath-Unaf le 4 novembre sur les déserts médicaux
#ZeroDoc
La désertification médicale que connaissent certains territoires suit une tendance inquiétante depuis plusieurs années. Les différentes mesures incitatives mises en œuvre ne permettent ni d’amortir les baisses d’effectifs pour certaines spécialités, ni de répartir plus harmonieusement les installations et les exercices sur les différents territoires.
Certains nient encore l’existence de déserts médicaux. Il y a pourtant bien aujourd’hui des déserts médicaux, y compris en ville. Car un désert médical n’est ni un territoire dépeuplé, ni forcément un territoire enclavé, péri-urbain, ou délaissé par les services publics. Un désert médical est un territoire habité par une population qui peine à accéder aux soins médicaux comparativement à la moyenne nationale.
Et dans les déserts médicaux, il y a donc bien des vrais gens, comme ceux qui ont répondu à ce micro-trottoir réalisé le 26 octobre dernier :
Micro-trottoir "Vivre dans un DESERT MEDICAL, état des lieux"
Des constats partagés par ceux qui ont répondu au sondage sur les déserts médicaux effectué par BVA pour le compte du Collectif interassociatif sur la santé. Les délais d’attente sont la difficulté la plus fréquente : 63% des Français déclarent en effet avoir déjà été au moins une fois dans l’impossibilité de consulter un médecin (généraliste et / ou spécialiste) dans un délai raisonnable.
Encadrer l'installation, une nécessité
Contrairement à ce qui existe pour d’autres professions libérales de santé, il n’existe aucun dispositif qui tente de réguler l’installation des médecins par des critères d’encadrement tenant compte du rapport entre la densité médicale et la densité de population dans les territoires.
Pourtant, des dispositifs de ce type sont appliqués à d’autres professions de santé. Pour les infirmiers, dans le cadre d’un conventionnement avec l’Assurance maladie qui prévoit notamment qu’un infirmier envisageant de s’installer en exercice libéral dans une zone « surdotée » ne le peut que si un infirmier libéral cesse son activité dans cette même zone. Pour les pharmaciens, l’installation d’une nouvelle officine dans un territoire est conditionnée à une autorisation administrative délivrée par l’Agence régionale de Santé en fonction du nombre d’habitants.
Des solutions existent, donc, tel l'encadrement de l'installation des médecins. Nous avons d'ailleurs interviewé certains usagers sur la question des "DESERTS MEDICAUX : comment y remédier ?" :
Micro-trottoir "DESERTS MEDICAUX : comment y remédier ?"
Ainsi, ils sont seulement 38 % à considérer qu’il faut accorder plus d’avantages aux médecins prêts à exercer dans des déserts médicaux contre 55% à plébisciter des mesures d’encadrement de l’installation : 29 % en limitant l’installation des médecins dans les zones où ils sont déjà en nombre suffisant, et 26 % en obligeant des médecins à s’installer dans les zones où ils sont en nombre insuffisant.
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Le CISS, la FNATH et l’UNAF rendent compte, ce 4 novembre 2015, des résultats de leur enquête, résultats communiqués par les CPAM de 11 départements ciblés et obtenus à partir des données de l’Ordre des médecins.
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