Collectif Interassociatif Sur la Santé

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Mediator : allons jusqu’au bout !

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15 janvier 2011

Le rapport que vient de remettre l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) décrit précisément l’enchaînement des circonstances qui dans la chaîne administrative ont amené au drame sanitaire du Mediator.

 

Ainsi, l’IGAS établit que :

 

  • le Mediator a été présenté à tort comme totalement distinct de l’Isoméride par le laboratoire Servier qui a, au surplus, diligenté des pressions sur les responsables de la chaîne administrative du médicament ;
  • les autorités sanitaires ont accepté de maintenir le Médiator dans la pharmacopée française pour de multiples raisons liées au fonctionnement de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Affsaps) et aux conditions de délivrance de l’autorisation de mise sur le marché ;
  • la pharmacovigilance n’a pas fonctionné tant elle fait prévaloir le bénéfice du doute au profit de l’industrie du médicament plutôt que des patients, niant ainsi le principe de précaution qui aurait dû imposer l’interdiction du Mediator.

 

Des décisions devront donc être prises rapidement pour réformer en profondeur les circuits de décision et de surveillance du médicament, les principes qui doivent inspirer le contrôle sur les médicaments et la formation des médecins. Nous ne doutons pas qu’elles interviendront.

 

Les victimes ont donc eu raison de déposer des plaintes. Et nous demandons que les jugements interviennent rapidement même si nous ne méconnaissons pas les exigences des procédures civiles et pénales qui nécessitent du temps.

 

C’est pourquoi, il faut que les pouvoirs publics mettent en place rapidement un mécanisme d’indemnisation des victimes car il ne faut pas qu’au scandale sanitaire s’ajoute l’exploitation du désarroi des victimes par des officines indélicates, qu’il s’agisse des associations qui réclament une part de l’indemnisation pour aider les victimes, contrairement à l’esprit de la loi de 1901, ou qu’il s’agisse d’avocats en mal d’ego ou de clientèle.

 

Pour l’éviter, le CISS estime que doit être mis en place un fonds d’indemnisation public, en dehors ou au sein du mécanisme de droit commun que constitue l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, qui après avoir indemnisé les victimes se retournera contre les fautifs quand les responsabilités auront été tranchées par les juridictions.

 

 

A télécharger :

 

Communiqué du CISS du 15.01.2011 : "Mediator : allons jusqu’au bout !"